L’assemblée du Mouvement des Travailleurs Chrétiens d'Europe tenue à Lisbonne du 16 au 19 octobre 2014 se termina par une déclaration finale sur deux problématiques aussi chaudes que l’Accord commercial transatlantique entre les Etats Unis et l’Union Européenne, ainsi que l’opération policière «Mos maiorum » contre les immigrants. D’autre part la Coordination européenne réaffirma ses engagements à lutter contre le chômage.
Lutter contre le chômage
Durant son séminaire annuel, le Mouvement des Travailleurs Chrétiens Européen a partagé la réalité actuelle du chômage dans plusieurs pays présents à Lisbonne. Cette réalité a montré combien est alarmante la situation pour les nombreux chômeurs ainsi que les petits signes d’espérance qui existent dans nos environnements. Malgré la crise actuelle de chômage à travers l’Europe, nous croyons qu’il y a du travail pour tous. Nous rappelons que la priorité du travail est au dessus du capital (Laborem Exercens). «L’argent doit être au service de l’homme et non l’inverse».
En conséquence, il est nécessaire que les gens qui ont un emploi soit éveillés à ce que le travail est quelque chose de plus que l’emploi. Cependant les emplois créés doivent être décents , en outre, tous ont droit à un revenu minimum garanti indépendamment s’ils ont un emploi ou non. Pour renverser cette situation, nous proposons les actions suivantes :
- Un programme commun en Europe destiné à la création d’emplois. Un programme qui met fin aux mesures d’austérité favorisant les dépenses et les investissements publiques qui créeront des millions de nouveaux emplois et du travail décent pour tous. Cette création d’un travail décent contribuera à bâtir des vies dignes plutôt que précaires et encouragera les gens à contribuerpleinement à la société.
- Nous voulons aussicontinuer à promouvoir la journée annuelle du travail décent, le 7 octobre. Le travail décent doit être central dans l’agenda politique de l’Union Européenne.
Non à une économie qui tue! Non à la TTIP!
Pendant ce séminaire, notre coordination a approfondi son regard critique dans ses complaintes sur l’Accord Transatlantique de Commerce et d’investissement en partenariat entre les Etats Unis et l’Union Européenne( TTIP) en regard de la vie des travailleurs européens. En conséquence, elle a exprimé un refus de cet accord ainsi qu’un appui à ECI « Stop TTIP», demandant la suspension des négociations entre les l’Union Européenne et les Etats-Unis.
Cet accord affectera sérieusement les droits sociaux en Europe, les normes sécuritaires pour les consommateurs et l’environnement sain. Bien plus, c’est faire la promotion accélérée de la privatisation de la santé et de l’éducation, services qui doivent rester publics. Nous craignons que les droits des travailleurs soient nivelés même davantage parce que les Etats Unis, par exemple, n’ont ratifié que deux des huit règlements de base de l’OIT (Organisation Internationaledu Travail). Le MTCE rejette la création d’arbitrage privé comme méthode de résolution des conflits puisque c’est contraire à la loi publique du commerce international. De plus le libre marché creuse la division sociale parce qu’il ne fixe pas des règlements pour la protection des plus pauvres, des exclus, accroissant ainsi les iniquités sur toute la planète. Nous disons non à une économie d’exclusion, à une économie qui tue.
Notre refus retentissant à l’opération policière : «Mos maiorum»
Finalement, le MTCE a suivi de prèscette opération policière contre les immigrants sans papier à travers l’Europe et nous affirmons notre forte désapprobation de telles mesures inhumaines qui écrasent la dignité des migrants et violent leurs droits humains les plus stricts. Cette macro opération qui a commencé le 13 octobre et se déroulera jusqu’au 26, a pour but d’identifierces migrants sur la base de leur profil racial, ce qui est totalement illégal et nous déshumanise. Cette opération ne donne rien mais confirme que la politique de l’immigration de l’Union Européenne est insoutenable quand on sait que chaque année 20.000migrants meurent. Ce fait nous rejoint bien dans le cri de « honte» du pape François dans Lampusa Shame.
Dans ce contexte nous sommes alertés et inquiets par les partis de droite qui parlentouvertement contre les immigrants et publient des messages qui criminalisent « les autres parce qu’ils sont différents». Il y en a qui sont déterminés à construire une «forteresse européenne» qui ne prendra pas en compte la réalité du reste de l’humanité. C’est le temps pour l’Europe de réaliser que cette politique de l’immigration est contraire aux droits humains qui devraient être le modèle universel.
Comme travailleurs chrétiens à la suite de Jésus Christ nous sommes appelés à défendre la dignité de toute personne, dans toute situation et àconstruire ainsi une société juste fraternelle et durable avec toute personne de bonne volonté.
Lisbonne octobre 2014