Alors que s’ouvrent les procès des « décrocheurs de portraits » qui avaient subtilisé des portraits présidentiels dans les mairies pour dénoncer l’inaction climatique et sociale du gouvernement, une semaine internationale pour le climat se prépare du 20 au 27 septembre 2019. Elle sera ponctuée de nombreuses actions citoyennes et verra également le sommet de l'ONU sur le climat qui se tiendra le 23 septembre. Défendre le climat, c’est aussi lutter pour davantage de justice sociale. Les pays les plus pauvres, les personnes en situation de précarité sont les premières victimes de ce dérèglement climatique. Leur réalité de vie est déjà lourdement impactée. Les canicules, ouragans, épisodes climatiques extrêmes se multiplient. Les incendies en Sibérie en Amazonie et en Afrique de ces dernières semaines ont fait prendre conscience de l’urgence à se mobiliser pour la planète, dont l’avenir est de plus en plus compromis.
Cette crise climatique nous met face à la réalité d’un modèle économique capitaliste qui exploite avec la même violence et la même impunité la nature et les personnes. Elle nous met face à un défi pour aujourd’hui ! Elle nous oblige à prendre nos responsabilités, individuelles et collectives, à ne plus nous contenter de discours mais à passer aux actes. Chrétiens engagés en monde ouvrier, nous nous voulons prendre notre part aux actions qui se développent pour faire face au péril. En de nombreux endroits de la planète, des jeunes, qui ne veulent pas se laisser voler leur avenir, se lèvent et se mobilisent. Des lycéens se mettent ainsi en grève pour que des mesures soient prises afin de répondre au défi climatique. Des organisations syndicales, dont sont membres des militantes et militants ACO, intègrent désormais ces enjeux à leur réflexions et actions et appellent, elles aussi, à se mobiliser.
Dans son Encyclique « Laudato Si », le pape François souligne que le changement climatique est l'un des principaux défis de l'humanité, et qu’il y a une obligation essentielle pour la protection de notre maison commune :
« J’adresse une invitation urgente à un nouveau dialogue sur la façon dont nous construisons l’avenir de la planète. Nous avons besoin d’une conversion qui nous unisse tous, parce que le défi environnemental que nous vivons, et ses racines humaines, nous concernent et nous touchent tous.
C’est le cas spécialement de certains axes qui traversent toute l’Encyclique. Par exemple : l’intime relation entre les pauvres et la fragilité de la planète ; la conviction que tout est lié dans le monde ; la critique du nouveau paradigme et des formes de pouvoir qui dérivent de la technologie ; l’invitation à chercher d’autres façons de comprendre l’économie et le progrès ; la valeur propre de chaque créature ; le sens humain de l’écologie ; la nécessité de débats sincères et honnêtes ; la grave responsabilité de la politique internationale et locale ; la culture du déchet et la proposition d’un nouveau style de vie. »
En Juin dernier, lors de la 108e conférence internationale de l’OIT, François soulignait la relation étroite entre l’environnement et le travail :
« Il n’en reste pas moins que notre vocation au travail est également intrinsèquement liée à la façon dont nous interagissons avec notre milieu et avec la nature. Nous sommes appelés à travailler, à « cultiver et à garder » le jardin du monde (cf. Gn 2, 15), c’est-à-dire à cultiver le sol de la terre pour satisfaire nos besoins, sans oublier d’en prendre soin et de la protéger. Le travail est un chemin de croissance, mais uniquement s’il s’agit d’une croissance intégrale qui contribue à tout l’écosystème de la vie : aux personnes, aux sociétés, à la planète. »
Pour un monde plus pacifique, plus juste et pour lutter contre le réchauffement climatique, l’ACO soutient largement toutes les initiatives des mouvements citoyens, des associations, des syndicats, des collectifs investis pour dénoncer l’inaction climatique. La marche pour la paix du 21 septembre trouvera toute sa place dans ces actions. Ensemble, mobilisons-nous. Bâtissons un monde de justice et de paix, dans le respect de notre Terre, notre Maison commune.
Paris, le 13 septembre 2019