18 décembre, Jour du Migrant: "Construisons des ponts, pas des murs!'
Aujourd’hui, selon les chiffres de l’ONU, il n’y a jamais eu autant de personnes dans le monde se déplaçant et vivant en dehors de leur territoire d’origine. En 2019, il y avait 272 millions de migrants dans le monde, 51 millions de plus qu’en 2010. Est-ce un problème ? Non, bien au contraire ! La migration est une chance historique pour favoriser les rencontres, s’enrichir culturellement, échanger des compétences entre peuples et citoyens du monde afin de progresser ensemble et répondre aux grands défis de l’Humanité. La pandémie que nous vivons montre que les migrantes et les migrants apportent bien souvent leurs compétences pour faire face, notamment en travaillant dans les services de santé, les transports, la restauration et les nombreux services aux personnes. Nous n’oublions pas que les migrants sont d’abord des travailleurs. Ils, elles sont nos frères et nos sœurs.
De nombreux économistes sont d’accords pour dire que la migration est généralement une chance pour l’économie du pays d’accueil.
Et pourtant, l’actualité récente nous renvoie des images effrayantes. La mer Méditerranée est devenue un cimetière des personnes fuyant la misère et les guerres. Partout dans le monde, les migrants sont montrés du doigt, arrêtés, traqués, harcelés. Nous avons encore en tête les images de ces policiers déchirant les toiles de tente de migrants dans plusieurs villes de France, comme à Calais, mais aussi à Paris ! Nous sommes horrifiés de voir des femmes, des hommes, des enfants dormir dans le froid à la frontière de la Pologne et de la Biélorussie. L’Europe a un devoir d’hospitalité. Or, aujourd’hui, les migrants sont utilisés comme boucs émissaires. Ce qui est bien pratique pour dissimuler les véritables responsables des crises sociales et environnementales, ceux qui dirigent un système faisant prédominer le profit financier sur l’Humain.
Au lieu de favoriser l’accueil et la rencontre, en de nombreux endroits, on construit des murs. Il y a en Europe aujourd’hui plus de 1000 kilomètres de murs et le monde n’a jamais autant vu autant de murs se construire qu’aujourd’hui. Comme si les pays les plus riches cherchaient à se barricader contre les plus pauvres.
Nous sommes des mouvements de travailleurs. Nous savons bien que la précarité dans laquelle se trouvent les populations migrantes les obligent à travailler dans des conditions de travail souvent indignes. Cette situation sert aussi à remettre en cause les acquis sociaux des travailleurs du pays d’accueil et à diviser les travailleurs entre eux. Agir pour et surtout avec les migrants, c’est aussi agir pour les droits de tous les travailleurs ! C’est ce qu’ont rappelé en France des travailleurs sans papiers qui ont osé se mettre en grève en novembre 2021, avec leur syndicat pour demander une régularisation de leur situation.
Nous pensons aussi à tous ces militants de nos mouvements du MMTC qui agissent avec les migrants. Ainsi, ces militants de l’Action catholique ouvrière de Bordeaux, en France expliquent pourquoi ils s’engagent : « Ce manque d’humanité nous atteint au plus profond, car la dignité de ces personnes a été bafouée. Nos engagements de fraternité, de soutien avec les associations sont renforcées au vu de la violence avec laquelle sont traités les êtres humains ». Dans d’autres villes de France, comme Calais, dans la région de Paris, dans le sud de la France etc. des militants agissent. Certains sont même poursuivis par la justice. Pourtant, la solidarité n’est pas un délit !
Pensons aussi aux migrants eux-mêmes qui se retrouvent également dans nos équipes et apportent toute leur richesse humaine. Ces actions sont des bonnes nouvelles, des germes d’une humanité renouvelée, que nous voulons continuer à faire germer
Message du MMTC à l'occasion du 7 octobre 2021, Journée pour le travail décent
Le travail contemporain régresse malheureusement davantage avec le déni des droits du travail, la détérioration de la démocratie, la violation des droits de l'homme, le déni de la justice sociale, le rejet du pluralisme, l'effacement de la laïcité, l'encouragement de la haine politique et l'entretien du fondamentalisme.
L'Organisation internationale du travail (OIT) a récemment adopté comme objectif stratégique d'améliorer la couverture et l'efficacité de la « protection sociale pour tous », en se concentrant sur la sécurité du revenu en mettant l'accent sur les pauvres. Pour cela, il faut identifier des moyens rentables et équitables par lesquels la protection sociale peut être étendue à tous les groupes. Et il est nécessaire de mettre l’accent sur la fourniture d'une protection sociale à l'ensemble du secteur informel. La perspective du « travail décent » résume les aspirations des personnes dans leur vie professionnelle. Elle implique des opportunités de travail productif en offrant un revenu équitable. Elle exige la sécurité sur le lieu de travail et la protection sociale des familles, par de meilleures perspectives d'épanouissement personnel et d'intégration sociale. Elle nécessite la liberté pour les personnes d'exprimer leurs préoccupations, de s'organiser et de participer aux décisions qui affectent leur vie et l'égalité des chances et de traitement pour toutes les femmes et tous les hommes. En novembre 2018, l'OIT avait déclaré que 31 % des travailleurs indiens travaillaient dans des conditions insalubres tandis qu'environ 41 % d'entre eux étaient mal payés, ce qui place l'Inde au 19e rang sur 22 pays de la région Asie-Pacifique.
INFOR Octobre 2021: Bilan de la campagne des "Trois T", Terre, Toit et Travail
Au travers des articles écrits par certains mouvements, je voudrais souligner et mettre en lumière l’important travail effectué par l’ensemble des quarante-neuf mouvements du MMTC (affiliés et contacts) autour du thème «Terre, toit, travail pour une vie digne».
Ce thème a rencontré de nombreux échos sur tous les continents et est venu renforcer notre mission. Nous avons aussi été encouragés par les paroles du Pape François qui, lors de la rencontre des Mouvements populaires, le 28 octobre 2014 déclarait: «Il y a une chose que n’importe quel père, n’importe quelle mère veut pour ses enfants ; une aspiration qui devrait être à la portée de tous, mais qui malheureusement échappe de plus en plus à la majorité c’est une terre, un toit et un travail. C’est étrange, mais quand si je dis cela à certains, ils disent que le pape est communiste. Ils ne comprennent pas que l’amour des pauvres est au cœur de l’Évangile.
Une terre, un toit et un travail –c’est pour cela que vous vous battez– sont des droits sacrés. Prétendre que cela est possible, c’est la doctrine sociale de l’Église». Et c’est sur la base de ces droits humains et sacrés que ce numéro d’INFOR nous présente des témoignages sur différentes formes d’actions autour du droit à une terre, un toit et un travail.
INFOR Juin 2021: "Télétravail et travail numérique"
Le télétravail et le travail numérique contribuent-ils vraiment à une plus grande liberté du travail?
Non, si les lois du travail continuent d’être ce qu’elles sont, si les syndicats continuent à rester à la porte des entreprises, si les travailleurs continuent d’être persécutés pour avoir pensé différemment, si la durée normale du travail n’est pas réduite, etc.
Dans ce contexte, le télétravail, assuré de chez soi, ne peut que signifier davantage d’exploitation et une plus grande soumission du travailleur –et de sa famille– au travail. Un peu partout et du fait de la nécessité de confiner notre activité professionnelle à notre espace de vie, le télétravail est apparu comme une panacée à plusieurs maux, parmi lesquels la difficulté de concilier vie professionnelle et vie professionnelle.
De nouvelles forces transforment le monde du travail. La pandémie de la COVID-19 a des conséquences sociales et politiques: une «virtualisation de la vie humaine» et un contrôle social s’est mis en place. Le monde, tel que nous le connaissions, s’est arrêté brutalement au début de 2020 et les gouvernements, appuyés par la science, ont dû appliquer des mesures drastiques pour sauver des vies.
Il est vrai que la vie continue, mais, sans aucun doute, nous avons adopté la forme de travail la plus inhabituelle de cette génération. Le défi pour les décideurs est de savoir comment continuer à protéger la vie et la santé des gens sans, en même temps, causer des dommages irréversibles à l’économie.
En ce sens, les mesures garantissant la distance physique comme la fermeture des écoles, la suspension des vols, l’interdiction des grandes réunions et la fermeture des lieux de travail ont été au début de la lutte contre le virus un outil pour enrayer sa propagation. Pendant ce temps, le télétravail a connu un véritable «boom». Entre janvier et mars 2020, alors que l’infection à la COVID-19 se propageait dans le monde entier, les gouvernements ont demandé aux employeurs fermer leurs entreprises et, si possible, d’appliquer le télétravail à plein temps à leurs travailleurs, avec très peu de temps de préparation tant pour les employeurs et que pour les travailleurs.
- Décès de notre camarade Juan Churats
- Premier Mai 2021: message international du MMTC
- 8 mars 2021: “Femmes militantes: Pour un avenir d'égalité et de plénitude de vie - dans le contexte de la pandémie de COVID-19”
- Déclaration des mouvements MIACs: "De la crise à la conversion, une invitation à un monde plus humain"
- Journée Internationale des Migrants: "Quelle est notre responsabilité humaine et chrétienne dans la vie d'un migrant?"